Chirurgie des tumeurs cutanées

En pratique :

Hospitalisation : ambulatoire voire courte hospitalisation
Durée intervention : 20 minutes à 2 heures
Anesthésie : locales +/- neuroanalgésie +/-générale
Cicatrice : selon la lésion et les marges
Pansements : 15 jours
Durée de la convalescence : 1 à 2 jours
Arrêt des activités sportives et des bains : 2 à 3 semaines
Résultat cicatriciel : 1 à 2 ans
Contrôle, suivi : 15 jours +/- 3 mois, 6 mois et 1 an

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INTRODUCTION

Il s’agit de l’ablation chirurgicale de lésions de la peau. Cette chirurgie se fait toujours en relation avec votre dermatologue.

Le terme tumeur désigne une augmentation de volume d’un tissu sans précision de cause ni de gravité. On distingue plusieurs types de tumeurs cutanées :

 

Lésions bénignes (sans gravité)
Il s’agit par exemple de graines de beauté ( ou naevus), de boules de graisse sous cutanées (ou lipome), de kystes, de dépôts jaunâtres au niveau des paupières (ou xanthélasmla)…

Certaines de ces lésions comme certains «grains de beauté» peuvent parfois se transformer et évoluer vers la malignité ; il est donc logique de les enlever en prévention et ceci sur conseil de votre dermatologue. D’autres lésions purement bénignes (kystes, lipomes…) peuvent être retirées parce qu’elles sont gênantes, soit du fait de frottements ou d’irritations, soit pour des raisons purement esthétiques. Dans ce cas, toute demande d’exérèse sera contrebalancée au préjudice cicatriciel final.

 

Lésions suspectes
Le simple examen visuel ne permet pas toujours d’affirmer le caractère bénin ou malin d’une lésion cutanée. Lorsqu’une lésion de la peau apparaît donc suspecte aux yeux de votre médecin traitant ou de votre dermatologue, une étude histologique (c’est à dire une analyse au microscope en laboratoire) est nécessaire pour s’assurer du diagnostic définitif. Le chirurgien peut alors être amené à réaliser un prélèvement partiel ou total de la lésion.

 

Lésions avérées malignes
Il s’agit des cancers de la peau qu’on répartit en deux classes : les carcinomes et les mélanomes. La principale cause des cancers cutanés est le rayonnement ultraviolet, le plus souvent dû au soleil mais aussi aux lampes à bronzer. Ils se développent en général sur les parties du corps exposées au soleil (visage, le cou, épaules, avant-bras ou le dos des mains, thorax chez l’homme, jambes).

Au sein de la famille des carcinomes, le carcinome basocellulaire est le plus fréquent et le moins dangereux. Son évolution est lente et uniquement locale (il ne donne pas de métastase). Il peut néanmoins envahir les tissus adjacents et ainsi avoir ainsi des conséquences graves, en particulier s’il est situé sur le visage, près du nez ou des yeux. Le carcinome spinocellulaire est moins fréquent et plus grave. Il peut métastaser et engager le pronostic vital. Il est nécessaire de retirer ces lésions avec des marges de peau saine tout autour dont l’ampleur dépend du type d’anomalie. Un examen histologique (au microscope) est obligatoire et permettra d’affirmer que la lésion a bien été enlevée en totalité. Dans le cas contraire, une reprise chirurgicale est systématiquement réalisée.

 

Le mélanome est la forme la plus dangereuse des cancers de la peau. Il se manifeste comme une simple tache pigmentée qui s’est développée sur une peau saine ou plus rarement issu d’un naevus qui s’est transformé. La surveillance régulière des grains de beauté par un dermatologue est capitale dans le diagnostic précoce des mélanomes d’autant plus que quand le mélanome est détecté tôt, il est guérissable.

Avant l’intervention

Un interrogatoire suivi d’un examen de la lésion cutanée aura été réalisé par le chirurgien afin de préciser la ou les possibilité(s) chirurgicale(s) et leurs modalités.

En cas de lésion maligne, un bilan d’extension d’imagerie peut vous être prescrit et votre dossier discuté entre professionnels (dermatologue, radiothérapeute, chimiothérapeute et chirurgien) en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire pour évaluer la meilleure stratégie thérapeutique de façon collégiale. Dans la plupart des cas, seule la chirurgie permet d’obtenir une guérison.

Une visite chez l’anesthésiste est obligatoire si il est décidé de réaliser une anesthésie autre que purement locale.

Il est recommandé de cesser de fumer au minimum un mois avant et un mois après l’intervention afin d’éviter toute difficulté dans le processus de cicatrisation. Toute prise médicamenteuse à base d’aspirine ou d’anti inflammatoires est proscrite au cours de la semaine précédant l’opération. Aucun maquillage ni aucun bijou ou piercing ne devra être porté durant l’opération.

L’intervention

L’ablation des lésions cutanées est généralement réalisée en ambulatoire et sous anesthésie locale avec une sédation si besoin. La zone opératoire peut alors être suturée ou en cas de tension excessive laissée en cicatrisation simple avec des pansements ou reconstruite immédiatement ou au mieux dans un second temps (après lecture au microscope affirmant que l’exérèse est totale). Cette reconstruction peut se faire par greffe de peau ou lambeau, sous anesthésie générale avec une courte hospitalisation. Dans le cas de lésions bénignes mais de grande étendue, des chirurgies d’exérèse itératives peuvent être programmées pour limiter le préjudice esthétique final.

Concernant une tache pigmentée suspecte d’être un mélanome, son exérèse première en totalité permet d’affirmer le diagnostic et d’évaluer son stade. En fonction de son épaisseur, une reprise de la cicatrice avec des marges plus ou moins importante voire même une recherche de ganglion sentinelle vous sera systématiquement proposée sur avis de la Réunion de Concertation Pluridisciplinaire.

Après l’intervention

L’intervention est peu douloureuse, la cicatrice peut donner lieu à quelques tiraillements les premiers jours. La prise d’anti-inflammatoire n’est pas autorisée. Dans les heures qui suivent l’intervention, un petit suintement de sang (rouge) ou de lymphe (jaune) peut éventuellement venir légèrement tacher le pansement. Dans les 48 premières heures, la région opérée peut gonflée et devenir bleue (ecchymoses) de façon transitoire.

Il est fortement déconseillé de prendre des bains durant 2 à 3 semaines et la reprise du sport pourra se faire à 15 jours.
Vous serez revu à 15 Jours pour le suivi de la cicatrisation (ablation des points) et la communication des résultats de l’analyse de la pièce opératoire. En fonction de cette analyse, un geste chirurgical complémentaire peut être nécessaire.

Résultats et suivi

Le résultat final cicatriciel sera visible à 6 mois. En cas de reconstruction, des consultations de suivi sont proposées à 3 mois et 12 mois après l’intervention.

Le suivi carcinologique est lui aussi important et doit être effectué par le dermatologue. Une protection solaire adéquate (vestimentaire et par crèmes) est également l’élément clé de la prévention anti cancéreuse. Le dermatologue peut également demander à vos proches de réaliser un dépistage.